Le storytelling : c’est quoi et comment ça marche ?

Aaaah, en voilà un terme qu’on ressort à toutes les sauces en ce moment. Le storytelling, l’art de raconter des histoires. On dit souvent qu’il est important de créer un storytelling pour communiquer avec sa cible.

Attendez un peu, raconter des histoires, créer un storytelling, ça fait un peu bonimenteur non ? Et puis moi, je l’ai pas, cette histoire épique, cet éclair de génie qui a mené à la création de ma boîte. Est-ce que pour autant cela veut dire que le storytelling ne te concerne pas ? 

Non mon capitaine.

Parce que plus que l’art de « raconter des histoires », le storytelling est en fait l’art de « raconter tes histoires ».
Pour nourrir ma réflexion, j’ai lu le Koober du livre Le storytelling en marketing, de Seth Godin, un ponte du marketing. Et je suis assez contente, parce qu’il est plutôt d’accord avec moi. Le livre date de 2011, mais reste vraiment actuel dans le paysage entrepreneurial d’aujourd’hui.

[À lire sur le blog :
Méthodologie : Comment trouver le nom d’une marque ou d’un produit ?]

Le storytelling, c’est quoi exactement ? 

Pour comprendre le storytelling et son importance, il faut prendre un peu de hauteur, et regarder les tendances actuelles du marketing (dans nos sociétés occidentales).
Seth Godin le rappelle, dans un monde où les besoins primaires sont comblés, c’est le désir qui va prendre le pas pour déterminer le passage à l’achat. 
En parallèle de ça, on voit vraiment revenir une réelle recherche d’authenticité, et d’engagement.

Trouver un produit qui réponde à mon besoin est facile. C’est trouver cette même réponse mais donnée par une marque dans laquelle je me reconnais qui devient l’enjeu.

C’est pour ça que la base du storytelling, c’est de commencer à penser plus loin que la réponse à un besoin. Notamment prendre conscience que chaque lecteur, prospect, client en face de vous, est avant tout un être humain, avec son histoire, ses valeurs, ses échecs, sa manière de voir le monde. 
C’est donc regard bien particulier, le sien, qu’il va poser sur votre travail. Est-ce que ça veut dire qu’il est inutile d’essayer de parler à un grand nombre de personnes en même temps ?

Non. Par contre, il est important de se dire que, vu qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, autant donner à votre activité une vraie identité : la vôtre. Votre vision du monde correspondra à celle d’une partie de la population. Et ce sont eux vos clients.

Créer un storytelling, c’est la matérialisation en mots, en contenus et en actions de votre mission d’entreprise, de vos valeurs, des histoires que vous voulez partager, de votre personnalité et des bénéfices que vous voulez apporter à vos clients.

Comment créer votre storytelling et comment ça marche

Votre storytelling concerne votre expérience clients dans son ensemble. Une des erreurs les plus tentantes serait de cantonner le storytelling à des questions éditoriales, d’histoire qu’on raconte. 

Voici quelques étapes à suivre pour construire votre storytelling :

1) Être au clair sur votre cible, votre clientèle idéale : Qu’est-ce qu’elle fait, d’où elle vient, et surtout : quelles sont les valeurs dans lesquelles elle se reconnaît ? Qu’est-ce qui dans sa vie construit sa vision du monde ? On évoquait en introduction l’importance de réfléchir au-delà des besoins : pour mieux comprendre votre client, imaginez ce qui l’a amené jusqu’à vous.

Prenons l’exemple d’un prestataire du monde du mariage. Je trouve personnellement plus intéressant de vous dire :
« Mon client est en train d’organiser son mariage, c’est un moment important dans sa vie. Il est peut être stressé et doit gérer un max de choses en ce moment. Il doit peut-être aussi gérer son entourage, les avis non demandés de ses beaux-parents ou de qui que ce soit d’autre. Qu’est-ce que ça implique pour moi ? De mettre l’accent sur la déculpabilisation ? D’être rassurant, de raconter des histoires qui vont dédramatiser tout ça … »
Plutôt que de se cantonner à « Il est CSP+, dans la tranche 25-35 ans. Il est urbain, possède un vélo et essaie de manger bio. » 
En ce qui me concerne, ces fiches INSEE ne m’ont jamais franchement inspirée.

2) Être au clair sur votre mission, votre Pourquoi : C’est ce pourquoi, ADN fondamental de votre projet, qui permettra de fortifier, créer un storytelling via l’authenticité et la constance. 
Plus vous avez en tête votre pourquoi, plus il va guider vos actions business. Ainsi, vous ne serez pas tenté de sortir de votre storytelling, et vous serez beaucoup moins facile à déstabiliser !
Si la constance est aussi importante, c’est lié au vieil adage : « La première impression est celle qui compte »

Seth Godin aborde ce levier psychologique que je trouve intéressant, en y ajoutant une information : le premier contact n’est pas forcément celui de la première impression. Et vous ne savez pas quel moment le client choisira pour faire sa première impression. Donc il faut que tous vos supports, tous vos contenus, toutes vos actions, servent vos objectifs, pour être prêt à tout moment à le séduire !

3) Préparer les histoires : Ça y est, on aborde enfin le coeur du sujet ! 
Je vous le disais en introduction, il ne s’agit pas de raconter « des histoires » au sens négatif du terme. On n’est pas là pour inventer une histoire millénaire (et qué s’appelerio quezac). 
Mais vos histoires, les histoires, qui sont liées à votre ADN, à vos produits. Est-ce que ça veut dire que ces histoires doivent forcément toutes avoir été vécues ? Non. Mais conter une histoire n’est pas mentir.

Pour éviter tout syndrome de la page blanche, voilà quelques pistes à réfléchir sur les histoires que vous pouvez raconter : 


– Quel a été mon déclic pour lancer mon entreprise ? Que s’est-il passé le jour où j’ai trouvé mon idée de business ?

– Quelles sont les histoires de mes clients ? Est-ce qu’il y a un dénominateur commun à tout ça ?

– Mes clients ont des histoires à raconter : des réussites, des craintes, des changements de vie ?

– Il y a-t-il des anecdotes personnelles sur ma vie d’entrepreneur que je peux partager ?

– Est-ce que je peux raconter des situations imaginaires dans lesquelles mon client peut se reconnaître ?

– Comment je peux raconter l’histoire et le lancement de mon produit, mais en sortant de la simple description fonctionnelle ?

– Quel est l’univers que je veux créer autour de ma marque, les émotions que je veux générer ?

– Quels sont les sujets complémentaires à mon coeur de métier qui peuvent venir appuyer mon histoire ? 



Zoom sur un exemple pratique : le concept store Odette & Lulu 

On parle souvent du storytelling de Coca-Cola, d’Apple… Bien sûr, ils sont réussis, maîtrisés et efficaces.
Mais j’avais envie quand même de montrer que quand on n’est pas la première entreprise au monde à peser 1 000 000 000 000 $, et bien le storytelling c’est aussi possible, et c’est même carrément efficace.

Et il y a une marque qui je trouve gère ça de manière naturelle, spontanée, et très intéressante c’est le concept store Odette & Lulu.

Très présente sur Instagram, la fondatrice Elodie porte ce projet et son univers, fédérant autour de la marque et de sa personnalité les presque 31 000 abonnés au compte.

Pourquoi ça marche ?
Parce que comme tout bon marketing, il est invisible. Elle ne dit pas qu’elle raconte des histoires, elle ne dit pas qu’elle incarne sa marque. Elle le fait, c’est tout. De son compte se dégage une authenticité réelle.

N’hésitez pas à découvrir le compte d’Odette & Lulu pour vous inspirer et créer un storytelling :

Le compte Instagram d’Odette & Lulu

 

Comment ça se traduit concrètement ?


– Par l’incarnation de la marque par la fondatrice. Elle est sur les photos, elle anime le compte, et partage beaucoup d’elle sur son compte. Elle porte les vêtements et les bijoux qu’elle vend.
– Par des valeurs fortes, affirmées et illustrées. La marque, via sa fondatrice, soutient des valeurs féministes fortes, qui transparaissent dans les contenus éditoriaux, les partages d’autres comptes, les inspirations qui sont partagées.

– Par le partage de son histoire, de celle de la marque. Exemple récemment, une story (laissée en story permanente qui raconte l’histoire de ses grands-parents, les fameux Odette et Lulu, les vrais).

– Par un travail de relation avec son public qui vise le long terme. Il y a bien sûr des actions marketing et promotionnelles ponctuelles, mais il y a surtout une confiance, une relation qui est travaillée. Par de longs posts, parfois intimes, qui la rendent réelle et attachante. Une ligne éditoriale fondamentalement humaine. Mais également un partage des coulisses, de l’arrivée de nouveaux produits, et une implication des lecteurs dans ces choix.

Par une vraie conscience je pense de sa valeur ajoutée : un vrai flair pour dénicher de super produits à mettre sur sa boutique. Et comme c’est ce travail de dénicheuse qui fait sa valeur (et pas tenir un site de e-commerce), c’est ce qui est mis en valeur, notamment dans le traitement et l’histoire assumée de ses pièces iconiques, issues souvent de la culture des années 90.

Pour réaliser vos projets, il est important de savoir vous fixer des objectifs. Pour vous aider à définir vos objectifs et augmenter vos chances de réussir, découvrez l’article :

[Comment fixer des objectifs que tu vas atteindre pour ton projet ?]

 

1427 mots plus tard, j’espère que cette notion de storytelling est un peu plus claire pour toi, derrière ton écran !
Est-ce que vous avez déjà mis en oeuvre des techniques de storytelling ? Est-ce que vous avez déjà pris le temps d’y réfléchir ?
Racontez-moi tout ça, ici, sur Facebook, ou vous voudrez ! Et n’hésitez pas si vous avez des questions ou des remarques.